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mercredi 1 octobre 2014

Article trouvé par Jean Yves Huyard sur l'autel datant de 1882

Le Maître-Autel de l’église Saint-Denis d’Airaines 1882.

Nous recevons la lettre suivante, que nous nous empressons de publier.



Monsieur le Chanoine,


Le jour de Pâques on faisait à Airaines, dans l’église principale, l’inauguration d’un maître-autel, dû au ciseau de Monsieur Verlinden d’Anvers.

Construit dans le style si riche du XVème siècle, cet autel est tout en marbre blanc et en bronze doré. Parfaitement conçu sur les proportions du sanctuaire, rien ne parait laisser à désirer, comme coup-d’ œil d’ensemble ou comme pureté de ligne. Il serait même difficile d’imaginer quelque chose de plus noble et de plus en rapport avec la divine victime de nos autels que cette blancheur du marbre harmonieusement combinée avec l’éclat de l’or.

La table de l’autel repose sur un bas-relief représentant la Cène. Ce bas-relief, en marbre de statuaire, d’une blancheur transparente, se détache sur le fond d’or qui fait mieux ressortir les personnages. Cette combinaison nous a paru d’autant plus heureuse que souvent le bas de nos autels est peu ou mal éclairé.

L’artiste s’est inspiré du moment où, le Christ prend dans ses mains divines le pain qu’il bénit. C’est le moment solennel. Aussi faut-il renoncer à dépeindre le tableau qu’on a là sous les yeux. Le regard émerveillé contemple d’abord, puis se porte avec satisfaction d’un personnage à l’autre, devinant facilement, sous le marbre qui s’anime, les sentiments divers qui pénètrent chacun de ses apôtres avec art autour du divin Maître.
Cette pièce importante de l’autel, révèle dans son auteur une connaissance approfondie de l’art, éclairée par une sincère piété. Elle nous a rappelé le talent si pur et le savoir-faire si noble des frères Duthoit, ces grands artistes dont Amiens est justement fier.
Citons encore les deux anges, portant des candélabres, également en marbre de Carrare, placés de chaque côté du retable.
Le pinacle de tabernacle s’élève légèrement, à une hauteur de six mètres, au milieu de clochetons légers, relevés de choux dorés, sa croix va se perdre dans les feux des riches émaux de la verrière absidale.

Cet autel a été élevé par les dons volontaires des paroissiens d’Airaines, chacun a voulu contribuer à son érection : le pauvre comme le riche.

Aussi n’ai-je pas besoin de vous dire que toute la Paroisse était là émue et palpitante, l’église n’était pas seulement pleine, elle était trop petite.

Une société d’amateurs avait étudié pour la circonstance la messe en musique de Fauré, ils ont dû accomplir des prodiges pour arriver à ce résultat si satisfaisant. Nous formons un vœu : c’est de les voir persévérer et prendre bientôt le titre d’Orphéon.

Signé : X

Extraits du Journal du Dimanche du 16 avril 1882, archives diocésaine Bl. de Beauvillé Amiens.

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